Rénovation de la Chapelle Notre-Dame de Parizet

Restauration de la chapelle Notre-Dame de Parizet

La ville de Seyssinet-Pariset, en partenariat avec l’association Pierres Terres et Gens de Parizet et la Fondation du Patrimoine, a ouvert une souscription publique le 5 juin 2024 pour financer la restauration de la Chapelle Notre-Dame de Parizet.

La mobilisation en faveur du projet de restauration de la Chapelle Notre-Dame de Parizet témoigne de l'engagement de Seyssinet-Pariset envers la préservation de son Patrimoine. Porté conjointement par la commune et l'association Pierres, Terres et Gens de Parizet, ce projet bénéficie d'un soutien actif des habitants, désireux de préserver l'identité culturelle et historique de leur territoire. Les actions régulières menées par l'association sur le site, visites commentées et animations culturelles, renforcent le lien entre la population locale et son patrimoine, favorisant ainsi une prise de conscience de sa valeur et de l'importance de sa préservation. La ville, propriétaire, se mobilise par la recherche de financements et l'animation de la souscription sur son territoire.

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Retour sur l'histoire du site

Le site de « La Tour-sans-Venin » accueillait un château féodal dont la tour est le principal vestige.

Autour de l’An Mil, le pouvoir monarchique s’avère impuissant à protéger les populations. Cette faiblesse favorise l’émergence de petites souverainetés qui vont édifier de nombreuses fortifications, de bois à l’origine, puis de pierres. Ces constructions s’installent souvent sur des sites perchés. Tel est le cas du château féodal de Pariset qui laisse encore deviner la motte castrale sur laquelle il s’édifia.

Un document de 1339 présente le château : une tour haute et forte et belle, couverte d’essendoles (tuiles), avec 4 planchers, et qui mesure 22 mètres avec des murs de 5 mètres d’épaisseurs. Il est alors entouré d’une enceinte de 300 mètres de développement. D’autres bâtiments à un ou deux étages le flanquent : des chambres dont une avec des latrines, la pièce de vie du seigneur, une cuisine, un cellier, une grange et une étable.

Faute d’entretien, le château est peu à peu laissé à l’abandon à partir du XVème siècle et lors d’une visite pastorale le 15 juin 1673, l’évêque Etienne Le Camus note la présence d’une « moitié d’une tour qu’on appelle sans venin ». Le site dans son ensemble est répertorié comme une des 7 merveilles du Dauphiné et a été labellisé « Patrimoine en Isère » par le Conseil Départemental en 2022.

Illustration : 1 ET 2 

La Chapelle

La première mention retrouvée de la chapelle date de 1100 comme « Capella de Parisio » dans les Cartulaires de Saint Hugues.

En 1399, l’évêque décrit la chapelle comme « un petit édifice à l’évidence modestement pourvu en ornements ».

En 1654, une nouvelle cloche est installée en remplacement de la précédente, fêlée. Elle sonne un sol. Elle est inscrite aux monuments historiques au titre du mobilier depuis 1963. Elle porte l’inscription : IHS MA I EY ESTE FAICTE POUR SERVIR A L EGLIZE DE NOSTRE DAME DE PARIZE 1654 (« par Jésus Christ et Marie j’ai été faite pour le service de Notre-Dame de Parizet 1654 »).

La chapelle est alors couverte de lauzes. En 1673, elles sont enlevées pour être remplacées par des tuiles canal. Quelques lauzes sont encore visibles en corniche extérieure de la nef. D’autres sont disposées sur les pignons en « sauts de moineaux », typiques du Vercors et dont l’origine remonte au Moyen Age, ainsi que sur les ressauts du clocher.

La sacristie est ajoutée au nord-est de l'abside au XVIIIème siècle, et le clôcher renforcé par un ressaut côté nord au début du XIXème siècle.

La chapelle est un édifice roman sur lequel on retrouve des éléments classiques de cette architecture :

  • La fenêtre du chevet dont le cintre est taillé dans une unique pierre de tuf, (illustration 3)
  • Le voûtement de la nef en berceau, (illustration 4)
  • Les deux puissants contreforts.

Elle présente par ailleurs de nombreuses particularités qui lui confèrent son aspect original :

  • L’abside, légèrement décalée vers le nord, n’est pas alignée sur la nef.
  • Le clocher-mur est assez nettement excentré par rapport à l’axe de l’édifice, pour se tourner vers le nord. Il est élevé sur le mur de refend qui sépare la nef de l’abside alors qu'habituellement, un clocher mur est érigé en façade. (illustration 5)
  • Le clocher est épaulé par deux ressauts, sorte de grandes marches couvertes de lauzes, qui lui sont comme des contreforts pour le stabiliser, qui sont eux aussi dissymétriques.

Bien que comportant deux baies, le clocher n’a toujours logé qu’une cloche et des textes anciens mentionnent « la cloche ». Sans doute est-ce le reflet de la modestie du hameau.